[Restructuration du musée des Beaux-Arts de Lyon (acte I)....

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPTL0162 10
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 24 x 18 cm (épr.)
historique Restructuration du musée des Beaux-Arts de Lyon, 1992-1997 (6 tranches). Maître d'ouvrage : Ville de Lyon et Mission des Grands Travaux. Maîtrise d'oeuvre : Jean-Gabriel Mortamet, architecte en chef des Monuments historiques ; Philippe Dubois, architecte mandataire ; Wilmotte & Associés, architecte d'intérieur et muséographe.
historique A peine deux ou trois mois de retard sur l'échéancier. Les travaux de réaménagement du musée Saint-Pierre avancent selon le calendrier prévu. Jack Lang, Emile Biasini, Michel Noir et Jacques Sallois, respectivement ministre de la Culture, secrétaire d'Etat des Grands Travaux, maire de Lyon et directeur des Musées de France, inaugurent le 1er février 1992 les quinze premières salles rénovées du musée. Une première tranche qui représente le cinquième d'un chantier de quelque 373,47 MF [en 1992], financé à parts égales par la Ville de Lyon et le ministère de la Culture, et donné par ses maîtres d'oeuvre comme le plus important touchant un musée en province. Le musée de Lyon entame sa vraie mutation...
historique Après dix ans de réflexion, Lyon s'offre enfin un musée à son image. Fini le musée de papa. Le temps où le conservateur, trousseau de clés en poche, quand l'envie lui prenait à toute heure du jour ou de la nuit, déboulait dans "ses" salles, inspectait "ses" réserves. Avec les nouveaux systèmes de sécurité, on est entré dans l'ère de la rigueur et du programmé. Même lui devra montrer patte blanche. Il faudra prendre de nouvelles habitudes, adopter une autre mentalité. On appelle cela, depuis que le mot existe le progrès. Non, Philippe Durey, conservateur du musée Saint-Pierre, ne cultive pas des nostalgies stériles, conscient qu'il est que ce n'est que du sacrifice de certaines pratiques que naissent d'autres libertés. Peut-être redoute-t-il simplement, tout en se réjouissant du chantier qui avance, du musée qui prend tournure, les rapports de plus en plus abstraits qui caractérisent notre société. Sans doute est-ce aussi pour cela qu'il tient à ce que la surveillance, au musée, soit en partie assurée par des gardiennes. Les caméras, ça ne répond pas aux questions. Dès son arrivée à Lyon, il y a un peu plus de cinq ans, l'accrochage des oeuvres avait perdu son allure vieillotte, et l'on avait remédié aux tentures tristounes. Mais restait encore beaucoup à faire pour que Lyon ait enfin un musée digne. Le nouveau responsable de la plus importante collection de province découvrait, en s'installant dans ses fonctions, un édifice qui prenait l'eau, des verrières endommagées, des dalles de revêtements soulevées, un (et un seul) sanitaire archaïque, un accueil insuffisant, une salle d'exposition temporaire rénovée dix ans plus tôt... mais non conforme à la réglementation sécurité et feu en vigueur dans les établissements publics. Et que dire des contre-jours têtus, des éclairages écrasants, des réserves surréalistes et de la collection mal en point. Jusqu'aux sculptures du jardin, attaquées par l'érosion. Un piètre état des lieux. Il n'y avait plus guère qu'à retrousser les manches et à s'atteler à un projet de réaménagement complet du bâtiment. Les édiles avaient d'ailleurs déjà l'idée en tête en nommant un jeune conservateur. Et soyons justes, le projet de restructurer le musée avait déjà fait son chemin dans la conscience de l'équipe municipale précédente. Mais qu'il est long le chemin. En 1981, un premier plan muséographique avait été élaboré à la demande de madame Rocher-Jauneau, conservatrice, par M. Péquet, muséologue-programmateur. Cette étude de programmation approuvée par la Ville et par la Direction des Musées de France, envisageait alors une rénovation sur dix ans pour un montant de 47 MF, valeur mars 1982. Faux départ. Les premières réalisations sont médiocres, le programme est remis en cause, des vices de forme apparaissent, et là-dessus, interviennent des élections municipales. On arrête tout. Pour reprendre l'idée en 1988. Philippe Durey et Françoise Ruel, architecte muséographe, proposent une nouvelle étude de programmation visant à compléter et préciser la précédente. Un projet sur huit ans (1989-1996), d'un montant évalué à 100 MF, et en quatre points essentiels. A savoir le respect de l'architecture du Palais et des volumes originels retrouvés, le regroupement logique des collections le long d'un parcours thématique et chronologique, des itinéraires spécialisés et des circuits au choix, ainsi que des espaces nouveaux (documentation, information, salle de conférence, librairie, cafétéria, accueil du public...). Au coeur de ce projet, un problème crucial : celui de la collection d'art contemporain. Qu'on décide finalement d'installer ailleurs pour rendre tout son espace bâti au musée des Beaux-Arts. La question de la relocalisation de la Trésorerie municipale étant, après quelques grincements de dents, assez vite réglée. Confié en 1989 après concours au tandem Dubois-Wilmotte, le réaménagement intérieur de l'édifice s'accompagne également d'un chantier des Monuments historiques sur l'extérieur de l'édifice. Devoir patrimonial oblige vis-à-vis des parties classées. Coût total de l'opération 373,47 MF, valeur arrêtée en mai 1989, et toujours valable. Dans ce Grand Saint-Pierre, les surfaces utilisables sont passés de 10704 à 14058 mètres carrés, les salles de 61 à 75 mètres carrés. Le gain de place n'est pas énorme, mais le respect du bâti limitait l'extension. A moyen terme, on assistera sans doute à l'unification totale du bâtiment avec disparition des boutiques et commerce privé encore en activité. Approuvé par le conseil municipal en janvier 1988, ce programme restitue également dans la perspective de l'émergence d'un centre historique et culturel avec l'aménagement de la place des Terreaux et celui du nouvel Opéra, le projet du Grand Saint-Pierre qui se veut un des points forts de la politique culturelle de la Ville. Le premier coup de pioche a été donné en septembre 1991. L'inauguration finale est prévue en 1996. Source : "Lentement mais sûrement" / Nelly Gabriel in Lyon Figaro, 1er février 1992, p.40.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP04902.
note bibliographique "Une tranche de musée" / Nelly Gabriel in Lyon Figaro, 1er février 1992, p.41-42. - Projet Wilmotte. [En ligne] : http://www.wilmotte.com/fr/projet/211/Musee-des-Beaux-Arts (consulté le 19 juin 2018).

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